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Les deux sœurs FERRÍN , Mercedes et Esperanza sont nées à Santiago de Cuba respectivement en 1944 et 1947. Elles vivent dans une famille qui aime la musique. De nombreux amis du père viennent à la maison avec leur guitare pour chanter canciones, criollas, barcarolles …et, toutes petites, Mercedes et Esperanza essaient d'apprendre, d'imiter. Bien qu'elles aient de nombreux frères et sœurs c'est toutes les deux qu'elles se sentent les plus à l'aise et peu à peu forment un véritable duo . |
Elles chantent à la maison, à l'école, elles entrent aussi dans plusieurs coros de la ville, celui de la CTC, de la Alimentación, del Ejercito… Dès qu'il fallait interpréter quelque chose les deux jeunes sœurs s'inscrivaient et obtenaient de véritables succès. |
Au début des années soixante, comme aficionado, on retrouve le duo dans les fêtes et festivals de Santiago et pour toutes les activités culturelles ou événements politiques. Mercedes et Esperanza chantent accompagnées par le guitariste Francisco JIMÉNEZ puis par Eugenio PORTUONDO avec lequel elles apprennent réellement tout l'art de la musique traditionnelle, tout l'art de la Trova. Eugenio va prendre une grande part dans le succès qu'elles vont rencontrer. Les thèmes au répertoire sont ceux de Emiliano BLEZ, Sindo GARAY, Daniel CASTILLO et de Eugenio. |
Le duo au début des années soixante-dix avec Eugenio Portuondo. Photographie Col. H. Ferrín. |
Dès la fondation de la Casa de la Trova le duo « Hermanas FERRÍN » y trouve sa place. Professionnel en 1967 il prend une grande importance dans la vie musicale de l'Oriente . Exceptionnellement pour des activité spécifiques le duo se fait accompagner par l'orchestre « TÍPICA JUVENTUD » ou par la Banda Municipal lors des fêtes de fins d'années célébrées sur le Parque Cespedes. |
Première émission télévisée des soeurs Ferrín. Photographie Col. H. Ferrín. |
Régulièrement le duo «Hermanas FERRÍN » est invité dans diverses villes de Cuba: La Havane, Camagüey, Ciego de Avila, Matanzas, Varadero… A La Havane le duo se produit à la Casa de Cultura, au Palacio de Bellas Artes, à la Sociedad de Autores, dans le Patio de la Cathédrale, où il interprète, accompagné de PORTUONDO, « La Rosa n° 2 » lors d'un hommage à Pepe SANCHEZ . En 1970 les «Hermanas FERRÍN » enregistrent leur premier disque avec des thèmes comme « Cuando escucho tu voz », « Una sublime ilusión » … puis en 1973 sort «Una semblanza ». |
Le répertoire se maintient durant plusieurs années mais la disparition de Eugenio PORTUONDO, au milieu des années soixante-dix, conduit le duo à se centrer davantage sur le bolero et successivement plusieurs guitaristes accompagnent le groupe qui parfois utilise deux guitares ou encore une guitare et un cuatro. Ainsi Alejandro ALMENARES, Rigoberto «Maduro» HECHEVERRIA, Manolo MELENDEZ, Roberto ROSSEL ... rejoignent les « Hermanas FERRÍN »... |
Le duo se maintient en activité, principalement dans l' Oriente cubain jusqu'au début des années quatre-vingt dix, date à laquelle les soeurs FERRÍN prennent leur retraite. Elles enregistrent toutefois en 1994 avec le « Cuarteto ORIENTE » de Daniel CASTILLO , en phase de résurrection, puis offrent un thème « Una sublime ilusión » de Salvador ADAMS , pour un disque all stars de la Trova Santiaguera en 1996. |
Au milieu de l'année suivante Eliades OCHOA , les sort de leur semi-retraite pour les entraîner dans un projet débouchant sur l'enregistrement de « Mi Linda Guajira » pour lequel elles comptent sur l'accompagnement du quinteto « Los GUANCHES » et sur la participation de trovadores comme Alejandro ALMENARES, Manuel LIMONTA … Le disque comporte des classiques comme « Madre Mía » de Corona , « Rosa N°2 » de SÁNCHEZ , « Inspiración » de Calixto CARDONA … et relance véritablement la carrière des « Hermanas FERRÍN ». Parallèlement surgit un autre projet mené par un producteur français qui se solder par un disque intitulé « Casa de la Trova » contenant seulement deux thèmes du duo santiaguero. |
En 1999 débute la tournée de promotion de « Mi Linda Guajira » à travers l'Espagne : Zaragoza, Madrid, Bilbao, Lerida, Lugo… avec « Los GUANCHES ». Dès le début de l'année suivante les deux sœurs retournent en Espagne avec le « Cuarteto PATRIA » de OCHOA . Elles poursuivent leur périple au Portugal et se présentent au Gala du Midem à Cannes avant de réaliser une tournée dans vingt trois villes des Etats Unis. Elles font du bolero de Daniel CASTILLO « Mensaje a mi amor » un triomphe mais elles modifient aussi pour la première fois leur répertoire historique en incluant Sones et Guarachas pour s'adapter au goût du public. Parmi ces nouveaux thèmes « Vendedor de Agua ». |
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Le succès est important et pour conserver cette nouvelle formule du duo accompagné par un groupe traditionnel, et devant l'impossibilité d'avoir en permanence le groupe de Eliades ou « Los GUANCHES », les « Hermanas FERRÍN » décident de former leur propre quinteto, dirigé par Armando MACHADO, puis le transforme à partir de 2004 en un septeto, incluant un nouveau chanteur. Les membres du groupe apportent alors leurs propres compositions, « Julita», « Santiago mi son », qui complètent les thèmes traditionnels. Et Esperanza offre « Yo te pregunto ». A Santiago de Cuba les « Hermanas FERRÍN » travaillent en permanence à la Casa de la Trova, à la Casa de la Música et pour tous les grands festivals de la Trova, Festival Pepe Sánchez, Festival MatamoroSón. En 2002 le duo participent aux activités pour le Día de la Cultura Cubana. En 2003 elles rendent hommage à COMPAY SEGUNDO à la Casa de la Trova avec les plus importants artistes de Santiago de Cuba. |
Chaque année le duo qui se présente toujours régulièrement à la Casa de la Trova, au Patio de los Abuelos, et à la Sala Egrem participe au Festival Pepe Sánchez. |
© Patrick Dalmace